Comment bien différencier mobile learning, micro learning, rapid learning ?
A quels besoins d’apprenance répond le mobile learning ?

De nos jours vivre sans portable est pour ainsi dire impossible. Tout le monde en possède un, et l’utilise de façon assidue. Certains diront même qu’il est difficile de s’en séparer.
D’une utilisation dans le privé, ses différentes fonctionnalités de plus en plus évoluées ont poussé les entreprises à l’intégrer dans le cadre même de leur développement.
Les services de formation doivent désormais tenir compte de son utilisation, passant d’un taux de 21 % d’organisations envisageant de l’intégrer dans leur stratégie Learning, à pas moins de 40 % en 2018.
Néanmoins, choisir de quelle manière intégrer le portable au sein d’une stratégie d’entreprise est essentiel.
Voici de quoi faire le tri sur les idées reçues autour du Mobile, Micro et Rapid Learning.

Mobile / Micro / Rapid Learning, est-ce la même chose ?

Si ces notions peuvent paraître semblables au premier abord, elles regroupent pourtant diverses applications et possèdent des différences importantes.
Le Micro ou Rapid Learning consiste en une mise à disposition d’informations sous forme de capsules courtes d’environ 3 à 10 minutes, comprenant des contenus clairs et concis.
L’objectif ? Faire office de formation sur un sujet déterminé, favoriser l’ancrage, le plus souvent en support de la performance au poste de travail.
Il a par ailleurs précédé le Mobile Learning, fortement imprégné de ses avantages et ses caractéristiques.
Pour sa part, le Mobile Learning se fonde sur le principe même de mobilité des personnes en s’appuyant sur les capacités « smart » des portables et tablettes.
Consultable en tout temps et en tous lieux (dans les transports en commun, entre deux rendez-vous), il permet de bénéficier de moments d’apprentissage optimisés selon ses besoins et son emploi du temps.

Combinés, Mobile et Micro Learning offrent un potentiel immense en matière d’organisation et d’efficacité de la formation en entreprise et leur durée d’apprentissage reste totalement modulable.

Le Mobile Learning – 2 ou 3 mn dans les transports ?

Dans l’imaginaire collectif, le Mobile Learning ne nécessite qu’une très courte attention, ne dépassant pas les 2 à 3 minutes.
En réalité, tout dépend de qui l’on est, et de l’utilisation que l’on souhaite en faire.
A l’instar de cette étude ATD réalisée 2017(1) : alors que globalement 58 % des collaborateurs interviewés estimaient que 2 à 5 minutes étaient suffisantes, les Talents du même panel répondaient… 13 minutes.
Sans oublier l’influence du media : on passera naturellement davantage de temps sur un texte qu’une vidéo.
Certains catégorisent ainsi les formats Micro-Learning en « nuggets », à savoir une durée très courte de 3 à 4 minutes, focalisés sur un concept, une idée, et les « modules rapides », pouvant atteindre 10-15 minutes, mais permettant plus d’approfondissement.
Quant au bon moment pour se former : où l’on veut quand on veut est bien le concept de base, et pas seulement dans les transports ! 50 % d’entre nous penseraient même que le lever et le coucher sont des moments propices pour apprendre, et ce quel que soit le format choisi. (2)

Mobile First signifie-t-il Video First ?

Lorsque l’on pense au Mobile Learning, le format vidéo nous vient à l’esprit très naturellement.
Plus engageant, plus captivant ou plus facilement mémorisable, le format vidéo supplante sans hésitation les traditionnels PDF.
Il suffit de constater à quel point Youtube est devenu une véritable plateforme de formation à elle seule !
Pour autant, d’autres contenus connaissent également le succès sur mobile, à commencer par les images et les textes de blog.
Côté formation, ces derniers présentent d’ailleurs l’avantage d’être plus facilement modifiables que les vidéos qui peuvent vite devenir obsolètes.
Adopter une bonne pratique basée sur la pluralité des formats est fortement recommandé de façon à toucher toutes sortes de profils et même surprendre par le biais de textes enrichis, de quiz ou autres images interactives.

Le Mobile Learning est-il un jeu d’enfant ?

La réponse à cette question pourrait être sans ambiguïté : oui.
Si la gamification n’est pas l’apanage du Mobile Learning, il reste pourtant un prolongement naturel de nos habitudes de joueurs.
En France on ne comptabilise pas moins de 35 millions de gamers dont :

  • 75 % de plus de 18 ans
  • 27 % de plus de 50 ans
  • 56 % d’hommes pour 44 % de femmes(3)

Que l’on soit joueur ou non, un apprentissage ludique sera plus stimulant qu’un apprentissage via un ordinateur de bureau.
Des interactions ludiques pouvant comprendre des badges à débloquer, des points ou encore un fil rouge, amèneront à plus de motivation dans l’apprentissage.
Tout ceci est par ailleurs scientifiquement prouvé, l’apprentissage par le jeu, comme pour les enfants, génère un intérêt, une concentration et un engagement supérieur à toute autre forme d’apprentissage.
Des stimuli ludiques s’avéreront particulièrement utiles sur des sujets ardus (procédures, réglementations…), et ce quelle que soit la génération concernée.

Les millenials, principale cible du Mobile Learning ?

Les millenials peuvent être imaginés comme une cible privilégiée en matière de Mobile Learning, mais ils ne constituent pas l’ensemble des utilisateurs.
Ils restent effectivement les premiers concernés, avec 71 % revendiquant une implication plus importante en Mobile Learning qu’avec toute autre activité.(4)
Ils ont été élevés dans la culture de l’information directe et des nouvelles technologies sur n’importe quel device, à commencer par le smartphone (dont 20 % n’utilisent que cet outil). (5)
Plus globalement, à l’heure où moins d’un 1/3 des salariés se considèrent engagés dans leur travail (6% en France !), le Mobile Learning s’impose comme une solution de choix.(6)
Avec une approche à l’information totalement différente, apportée en partie par les réseaux sociaux, des formations supportant les performances sur leur poste, étant toujours à disposition sans que cela n’engage trop de temps s’avère dès lors indispensable.
De fait, 64 % des personnes interrogées trouvent essentiel de pouvoir accéder à leur formation par leur mobile.
Les populations très mobiles comme les commerciaux, techniciens ou grands voyageurs sont les plus touchés par cette nécessité.
Le Mobile Learning, plus en vogue que jamais, peut-il être utilisé uniquement en vue de se former ?

Le Mobile Learning, outil réservé à la formation ?

Il n’est pas rare de penser, à tort, que le Mobile Learning est réservé exclusivement à la formation.
Il possède en réalité des qualités bien plus larges recoupant plusieurs domaines.
Le Mobile Learning a pour but de se former bien entendu, mais sert également à produire en favorisant la création autonome de ressources par l’intermédiaire de son smartphone, aussi nommée UGC pour User Generated Content.
Il n’est plus besoin d’avoir recours à un videomaton ou un studio pour se filmer au s’enregistrer et générer les bonnes pratiques.
Mais le Mobile Learning est aussi l’occasion de partager, l’utilisateur n’étant plus spectateur mais acteur en partageant les contenus et en les diffusant via les réseaux sociaux.
Former, Produire, Partager, certaines innovations sont à surveiller tout particulièrement parce qu’elles explorent vraiment la dimension de "l’expérientiel terrain" :

  • La VR ou AR créent des environnements immersifs particulièrement efficaces, par exemple en matière de sécurité, ou de prise en parole en public
  • L’animation digitale du présentiel en salle de cours assure de pouvoir mieux interagir, brainstormer et collaborer entre collègues
  • Le coaching des compétences en situation de travail permet la mise en œuvre de toute une palette d’activités mobile first (jeux de rôles, missions, observations, feedback…).
Mobile First – la nécessité d’une application ?

Mobile First ne signifie pas uniquement responsive. On misera avant toute chose sur l’usage purement mobile avant de penser à l’usage sur ordinateur.
Pour autant, rien ne définit que le Mobile First induit obligatoirement une application, généralement plus coûteuse.
En pratique, il convient de se référer à un choix d’usage plus qu’une utilisation purement technique, incitant à se poser plusieurs questions :

  • La cible visée misera en priorité sur un ordinateur de bureau ou un mobile ?
  • Les apprenants ont-ils besoin d’une application ? Les applications sont certes plus engageantes, notamment chez les millenials, mais 50 % d’entre elles sont désinstallées.
  • Risque-t-il d’y avoir un problème de couverture de réseau ? Dans ce cas une application avec synchro est alors conseillée.
  • L’objectif pédagogique poursuivi nécessite-t-il d’exploiter pleinement les capacités des divers matériels (caméra, audio…). Dans ce cas, une application est alors conseillée.

Nul besoin cependant d’une app pour lire des mini vidéos, faire un quiz, lire un texte interactif, faire une battle ou un challenge de connaissances…
D’autant que le mode responsive comporte des atouts spécifiques :

  • Il n’encombre pas la mémoire du mobile qui est souvent un outil personnel
  • Il apporte un confort supplémentaire en permettant une consultation horizontale aussi bien que verticale, avec beaucoup plus de capacité de zoom et une plus grande flexibilité typographique. Un confort qu’on retrouve moins fréquemment côté app, du fait de l’investissement R&D requis.
Mobile Learning – En dehors du LMS ?

Encore souvent géré en dehors du LMS, le Mobile Learning devrait pourtant y être intégré pleinement, comme l’une des modalités d’une stratégie de formation blended.
Les bons éditeurs proposent aujourd’hui des intégrations X-API, plus rarement SCORM, permettant d’orchestrer la diffusion et de tracer l’usage de manière unifiée.
Une bonne intégration n’est pourtant pas si simple et peut représenter un coût important, sachant que plusieurs niveaux sont envisageables :

  • Création et déploiement via le LMS de ressources internes optimisées mobile
  • Intégration light avec récupération des statistiques à minima
  • Intégration complète au niveau de la diffusion et des remontées statistiques

Ces trois modalités sont proposées avec la solution xLMS® incluant des intégrations natives poussées avec Quiz Manager (pour l’évaluation), Mobiteach (pour l’animation du présentiel) et les solutions Bedeez ou Elucidat (pour la diffusion de contenus). Plus que responsive, cette dernière est tout autant appréciée pour avoir renouvelé la réalisation de contenus pour mobile que pour la finesse de ses remontées analytiques.


Sources :

(1) https://wwwtd.org/insights/just-how-micro-is-microlearning
(2) https://knowledgeplus.nejm.orh/blog/microlearning
(3) Learning Sphere Experience 2017
(4) https://news.gallup.com/poll/181289/majority-employees-not-engaged-despite-gains-2014
(5)https://www.challenges.fr/entreprise/vie-de-bureau/bien-etre-au-travail-pourquoi-les-salaries-francais-sont-parmi-les-plus-desengages-d-europe_595166
(6) https://elearningindustry.com/mobile-learning-trends-2019